Entre retards de nominations, manque de volontaires et déséquilibres territoriaux, le mouvement 2025 met en lumière les tensions qui traversent les écoles du premier degré dans notre académie.
Le Sep CFDT Centre-Val de Loire dresse un constat lucide : si chaque école a trouvé un responsable, les conditions d’exercice restent fragiles, et la gestion des mouvements, inégale selon les territoires.
Dans tous les départements, les services diocésains peinent à recruter des chefs d’établissement. Les candidatures se font rares et, faute de volontaires expérimentés, des propositions sont parfois faites à des enseignants tout juste sortis de formation. Dans le 28, une enseignante lauréate du concours 2024 et ayant tout juste validé son année de stage s’est ainsi vu proposer la direction d’une école — alors qu’un minimum d’expérience est normalement requis. Dans le 41, une école fonctionne pour la deuxième année consécutive avec une maître déléguée en CDI comme chef d’établissement.
Cette situation, bien qu’elle permette à chaque école d’avoir un responsable, reste très préoccupante. Elle témoigne d’une crise d’attractivité du métier de chef d’établissement : surcharge, responsabilités multiples, rémunération insuffisante et fatigue croissante. Par ailleurs, l’administration avait clairement demandé à ce qu’aucun chef d’établissement ne soit en responsabilité sur plus de deux écoles. Pourtant, faute de candidats, on observe encore de nombreuses directions multi-sites, avec des chefs d’établissement contraints de gérer trois, voire quatre écoles.
Les nominations de chefs d’établissement arrivent chaque année trop tard, parfois en juillet. Cette absence de visibilité complique toute la gestion du mouvement : des postes restent vacants trop longtemps, d’autres ne sont pas proposés aux enseignants. Conséquence : des postes bloqués une année supplémentaire, alors qu’ils auraient pu être attribués à des enseignants souhaitant muter.
Les maîtres délégués en CDI participent au mouvement, mais ils passent en dernier, après les lauréats du concours. Résultat : ils n’ont souvent accès qu’aux postes restants, rarement à temps complet, et souvent constitués de fractions de services. La situation est particulièrement tendue dans les départements du 37 et du 41. L’administration oblige à effectuer tous les postes dans le même département. Il n’est pas possible d’effectuer un mi-temps dans le 37 et l’autre dans le 41…
Le retour du concours à Bac+3 constitue une vraie opportunité pour ces collègues : il faut les encourager à s’y inscrire, quitte à demander un accompagnement pour s’y préparer.
Lors du mouvement, le rectorat a pris la défense d’un enseignant qui l’avait saisi après un problème survenu dans son établissement. Ce geste, rare jusqu’ici, marque une évolution importante : le rectorat reconnaît pleinement que les enseignants du privé sous contrat sont des agents de l’Éducation nationale et qu’à ce titre, il leur doit protection. Cette prise de position ouvre la voie à un dialogue entre le rectorat et les responsables diocésains, et à une meilleure protection des personnels. Nous nous félicitons de cette avancée, qui va dans le sens de nos revendications.
Le Sep CFDT Centre-Val de Loire poursuivra ses échanges avec le rectorat et les directions diocésaines pour trouver des solutions concrètes. L’école catholique ne peut pas fonctionner uniquement sur le dévouement et la bonne volonté. Elle a besoin de stabilité, de reconnaissance et de perspectives.