2024 voit le retour des évaluations nationales en primaire. Celles-ci engendrent une surcharge de travail, plus que faiblement compensée pour les enseignants, et ne portent visiblement pas les fruits escomptés pour les élèves. Le Sep CFDT Centre-Val de Loire s’oppose fermement à ce dispositif.
En 2013, les enseignants avaient salué la suppression des évaluations nationales en CE1 et CM2 jugées déjà chronophages et inefficaces. Ils percevaient alors pour celles-ci une indemnité de 400 € maximum pour la passation, la correction et le compte-rendu aux parents.
Retour des évaluations = surcharge de travail non compensée
En 2024, ces évaluations nationales, à l’utilité pourtant contestable sont généralisées à toutes les classes de l’élémentaire (du CP au CM2) sans aucune prise en compte de la charge de travail supplémentaire et sans aucune indemnité supplémentaire. En effet, ces évaluations imposent une charge de travail considérable aux enseignants qui doivent en organiser la passation et la saisie en ligne (15 minutes au moins par livret d’élève) et rencontrer les parents pour échanger avec eux sur les résultats de leurs enfants ; charge démultipliée dans les classes à double ou à plusieurs niveaux. De plus, à ce jour, aucune indemnité n’est prévue par le ministère de l’Éducation nationale, la seule compensation étant une déduction de 6 heures sur les 36 heures d’Activités pédagogiques complémentaires (APC) ce qui pénalise, de fait, les élèves en difficulté scolaire. Ajoutons que pour les classes de CP, une 2ème évaluation de mi- année est prévue du 13 janvier au 24 janvier 2025 et celle-ci sans aucune compensation.
Des élèves pénalisés
Rappelons, si nécessaire, que de telles évaluations mobilisent de nombreuses heures et sont une source de stress inutile pour les élèves. Ces évaluations n’évaluent d’ailleurs qu’une partie des compétences, uniquement en français et en maths, en ignorant les résultats et les progrès des élèves dans tous les autres domaines. Elles remettent en cause la notion de cycle, avec une évaluation annuelle qui implique que tous les élèves devraient acquérir les mêmes compétences au même moment. In fine, elles favorisent le tri précoce des élèves.
Des enseignants hors de leurs pratiques pédagogiques
Ces évaluations nationales réduisent aussi la fonction des professeurs des écoles à de la saisie informatique et ne prennent aucunement en compte la spécificité de la classe et des élèves. Elles contraignent aussi les pratiques pédagogiques des enseignants et limitent leur liberté pédagogique. Finalement, ces évaluations, telles qu’elles sont conçues, vont à l’encontre des résultats de la recherche en accroissant les inégalités, en ne reflétant pas les progrès des élèves et en ne s’appuyant que sur une partie du programme !
C’est pour toutes ces raisons que le Sep CFDT CVL dit non aux évaluations nationales dans leur forme actuelle et exige leur suppression. Le Sep revendique des évaluations exploitables pédagogiquement, en nombre limité et rémunérées à leur juste valeur.